Agra | Visite de l’une des 7 nouvelles merveilles du monde

4 mars 2017

Notre train de Jaipur à Agra qui devait arriver à 21h40 est finalement arrivée à Agra à 23h40. Ne vous en faites pas, ce n’est pas anormal ici. Généralement, ce n’est pas dramatique, mais cette fois-ci, nous devions nous réveiller à 5h du matin pour aller faire la file pour avoir un billet pour rentrer au Taj Mahal le lendemain matin au lever du soleil. Avec le transport vers notre auberge et toute la paperasse qui vient avec, nous nous sommes couchés vers 1h du matin. Bref, la levée du corps a été assez pénible.

Bonne nouvelle, nous étions dans une magnifique petite auberge à quelques pas du Taj Mahal (15 minutes de marche tout au plus!) : le Zostel Agra.

Prêts pour la journée à 5h30, nous sommes partis à pied en direction du premier kiosque pour acheter les billets d’entrée au Taj Mahal. Déjà à cette heure (le kiosque ouvre uniquement à 6h15), il y avait des touristes qui faisaient la file poliment sur les bancs. Dix minutes avant l’ouverture du guichet, plusieurs indiens sont arrivés de nulle part et se sont rués devant tout le monde vers les guichets. Le concept de file et civilité n’est pas uniforme partout dans le monde. Nous sommes donc passé de 3^e à 10^e dans la file. À ce point, ce n’était pas encore dramatique.

Ce que nous avons vite compris, c’est qu’un Indien en file n’achète pas des billets que pour lui et sa famille, mais bien pour tout l’Inde. Des locaux arrivaient du derrière de la file pour donner de l’argent à ceux en avant de la ligne pour qu’ils achètent les billets à leur place. Et voilà que notre 10^e place venait de devenir la 100^e place au moins (ils achetaient des billets en quantité industrielle pour que les touristes arrivés par autobus pleins n’aient pas à faire la file…). À ce point, j’en avais assez alors j’ai imposé mon corps et mis fin temporairement à ce niaisage pour avoir nos billets.

Deux billets en main, nous avons marché le kilomètre qui nous séparait de la deuxième porte donnant accès au Taj Mahal (celle-ci n’ouvrait qu’à 7h). Après encore un respect nébuleux des lignes d’attentes, nous réussissons à nous rendre à la sécurité pour finalement apprendre après avoir fait la file au deux endroits pour un total d’une heure que mon sac à dos (petit sac de jour bien normal) était trop gros (et ce, malgré le fait qu’il venait d’être passé au rayon-X sans problème). La solution : retourner marcher le un kilomètre pour mettre mon sac dans un casier à la porte où nous avions acheté nos billets. « Sapristie! » 😉 Ça aurait été trop simple d’inscrire quelque part sur leur site Internet ou à l’endroit où l’on achetait les billets que les sacs à dos d’une certaine dimension ne sont pas admis… Pas question que je retourne perdre une demi-heure alors que nous avions fait tous ces efforts pour ne pas manquer la lumière du lever du soleil.

Compte tenu que le sac de Geneviève avait passé l’inspection, je me suis dit que je viderais le contenu de son sac et du mien suffisamment afin de simplement rouler mon sac et le mettre dans le sien (Nous avions quelques trucs à transporter dans nos mains, mais ce n’était vraiment pas si pire). Je ne croyais pas vraiment que ceci passerait mais je me suis dit que je n’avais rien à perdre (dans le fond, nous avions un sac de sac et toute notre technologie dans nos mains : caméras, lentilles, trépied, GoPro, grip et tout). Aussi étonnant que ça puisse paraître, le soldat à l’entrée a accepté cet arrangement tant et aussi longtemps que je retournais passer le sac de Geneviève (qui avait maintenant mon sac vide et mon trépied dedans) au rayon-X. Alors que tout semblait bien allé, ils ont finalement inventé une nouvelle règle (ici, les Indiens adorent inventer des règles) et ont banni mon trépied; qui avait passé la sécurité la première fois! Je capotais!

Afin de calmer mes nerfs et ceux du « militaire » Indien à la sécurité, Geneviève s’est mise volontaire de retourner barrer le trépied dans l’un des casiers mis à notre disposition à la première porte d’accueil pour que je puisse aller prendre des photos au bon moment.

Cinq minutes plus tard, Geneviève vient me rejoindre au point de rencontre que nous avions établi… sans le trépied. Clairement qu’elle n’avait pas couru les deux kilomètres en 5 minutes alors où était le trépied? C’est alors qu’elle me dit : « Je ne sais pas si j’ai fait une bonne affaire… ». Oh boy, où est-ce que cette histoire s’en va… Finalement, au lieu d’opter pour retourner au premier kiosque, un gentil marchant de marbre a proposé à Geneviève de  « conserver » précieusement le trépied dans sa vitrine jusqu’à notre retour. Bon, comme ici tout est monnayable, je me suis tout de suite demandé : « Combien est-ce que ça va me coûter pour récupérer mon trépied? ». Peu importe, c’était déjà fait et il était trop tard pour ruiner la belle visite qui nous attendait. Nous avons donc poursuivi notre visite et se disant que nous allions régler cette situation plus tard…

Je vous avoue que ce matin-là, entre 5h45 et 7h30, j’en avais mon casque de l’Inde. Finalement, lorsque nous avons aperçu le Taj Mahal avec si peu de personnes (l’avantage d’arriver très tôt), mon mécontentement s’est dissipé. Nous avions pris un guide-audio pour nous promener aux différents sites du Taj où nous avons appris que l’Empereur de l’époque Shah Jahan avait fait construire ce mausolée en 1632 suite au décès de sa femme Mumtaz Mahal lors de la naissance de leur 14^e enfant. Le coût de construction en dollars actuels s’élève à plus de 800 millions USD et a nécessité le travail de plus de 20000 ouvriers. La partie principale du Taj Mahal est la tombe où l’on retrouve les dépouilles de Shah Jahan et Mumtaz Mahal. L’ampleur du travail dans le marbre et dans le complexe est vraiment impressionnant. Comme nous sommes arrivés tôt et vu l’étendu de l’endroit, nous avions l’impression de pouvoir visiter l’endroit sans être étouffés par les autres visiteurs (bien qu’il y avait probablement quelques centaines de personnes quand même!).

Après notre visite guidée, nous sommes retournés dîner avant d’aller visiter le Fort d’Agra. Ce fort était le lieu de résidence principal des empereurs de la dynastie de Mughals jusqu’en 1638 où la dynastie a déménagé son lieu de résidence au Fort Rouge à New Delhi. Il s’agit ici pratiquement d’une ville dans une fortification. Il y a plusieurs barrières et plusieurs lieux de résidences sur ce site de 94 acres.

En fin de journée, nous avons fait le trajet de 25 minutes pour aller voir le coucher du soleil sur le Taj Mahal de l’autre côté de la rivière. Deux options s’offraient à nous : la première était un « jardin » avec un frais d’entrée de 4$ par personne ou une option gratuite au bout d’une ruelle, à travers un temple bouddhiste situé à côté d’un poste militaire avec cinq militaires armés de carabines et de baïonnettes. Bref, avec notre budget de voyage d’un an, nous avons opté pour nous faire amis avec l’armée locale. Finalement, notre emplacement était génial et nous avons pu discuter avec les militaires par l’entremise d’un anglais qui parlait l’hindi. Tellement content de ne pas avoir eu à débourser ce 8$. 😛 (C’est fou comme on s’habitue vite aux prix asiatiques!)

À un certain moment, alors que nous parlions avec les militaires du fait qu’au Canada et en Europe, nous ne sommes pas très habitués à voir des armes comme ça, l’un deux a dégainer son revolver pour nous le montrer… (sans le pointer vers nous, bien évidemment… Il était bien fier!) Geneviève avait les jambes molles et j’avais bien hâte qu’il le remette en place…

Une fois le soleil couché, nous sommes retournés à notre auberge de la veille pour attendre le train « le meilleur du pays » selon le propriétaire de l’auberge. Je peux terminer cet article en ce moment car nous venons d’apprendre que le train est en retard de près de deux heures. Vive l’Inde! Je trouve parfois que l’Inde a tellement bien choisi son slogan touristique « Incredible India » ou « Incroyable Inde ». C’est tellement parfait car ça s’applique autant au positif qu’au négatif. Tout est toujours incroyable! 😛

Un jour nous allons arriver à Delhi où nous allons y passer les deux prochains jours. Bonne lecture alors que nous attendons le train le plus fiable de l’Inde…