14 & 15 novembre
Après plus de 24 heures d’autobus, nous sommes finalement arrivés à El Calafate au sud de l’Argentine. Nous avions à peine 24 heures à Calafate avant de quitter vers El Chaltén, la capitale argentine du trekking (selon l’énorme enseigne à l’entrée de la ville). Bref, lorsque nous avions visité le Chili en 2014, nous avions rencontré des canadiens qui venaient de passer un séjour dans cette ville et nous l’avait fortement recommandé. J’avais également entendu de bonnes choses par rapport aux montagnes et aux randonnées de la ville alors c’était un « must » sur notre liste.
À seulement trois heures de Calafate, nous sommes arrivés dans la petite ville de 1600 habitants en fin de matinée où nous avons pu visiter à pied le village à plusieurs reprises pendant la journée et demie que nous avions avant de partir en randonnée. La ville est principalement composée d’hôtels, de brasseries artisanales et de bons restaurants. Nous avons été pleinement gâtés à boire plein de bières locales et à bien manger.
Le plan pour cette région était de compléter deux randonnées de quatre jours, soit une plus fréquentée et plus courte et une plus reculée et plus technique. Question d’y aller graduellement, nous avons commencé par la plus courte (en distance), prendre une journée de repos pour faire quelques commissions et de repartir le lendemain faire la randonnée plus technique.
16 au 19 novembre
Ce matin, nous avons commencé LA randonnée de la région qui nous amènerait à la base de Cerro Torre et par la suite Fitz Roy quelques jours plus tard. La première journée de neuf kilomètres s’est fait relativement rapidement et nous avons été en mesure d’arriver après quelques heures au premier camping sauvage. Une fois installés, nous avons pu en profiter pour faire de la lecture, relaxer et profiter de la belle température que nous avions.
Le lendemain, nous sommes partis en avant-midi pour monter jusqu’à Laguna Torre tout près pour voir Cerro Torre et le lac avant de redescendre et de continuer le chemin vers l’autre camping. Les paysages en route vers le deuxième camping étaient vraiment à couper le souffle. Le ciel était complètement dégagé et nous avions une vue superbe de la chaine de montagne Fitz Roy.
Le troisième jour, nous devions aller au point de vue à Laguna de Los Tres voir de près Fitz Roy mais c’était trop nuageux et comme nous avions 600m à monter en très peu de distance, nous avons choisi de simplement faire une petite excursion voire un glacier à quelques kilomètres de notre camping. De toute manière, nous avions deux nuits au même endroit pour maximiser nos chances d’avoir une météo parfaite.
Notre dernière journée, nous n’avions pas le choix, faute de temps, d’essayer d’aller à Laguna de Los Tres voir Fitz Roy. Après une montée assez raide, nous sommes arrivés au point de vue où nous avions une vue presque pas obstruée de toute la chaîne. C’est sûr que ça aurait été mieux sans nuages, mais qu’est-ce que tu veux, c’est ça la Patagonie. Chaque journée où il ne pleut pas doit absolument être considérée comme une journée parfaite. Une fois redescendu, nous avons ramasser nos choses avant de prendre le chemin de retour vers El Chaltén.
20 novembre
Aujourd’hui a principalement été une journée de repos et de commission. Compte tenu que notre deuxième randonnée était plus isolée, nous devions nous enregistrer avec le parc national au cas où il nous arriverait quelque chose et que nous ne revenions pas en ville selon l’itinéraire que nous devions leur fournir. De plus, nous devions aller louer des harnais et des cordes car nous avions deux traversés de rivières attachés à des fils de fer (tyroliennes). Lorsque j’ai annoncé à Geneviève que nous aurions besoin des harnais, elle était tellement enthousiaste!…
21 au 24 novembre
Aujourd’hui, nous avons quitté l’hôtel pour entamer le Huemul Circuit. La randonnée, nommé pour les petits chevreuils appelé Huemul qui pourraient potentiellement se trouver sur notre chemin, devait nous amener autour du Cerro Huemul en passant sur le bord du Southern Patagonia Icefield.
La première journée fut une journée de presque 20 kilomètres à travers la forêt et les vallées au nord de Cerro Huemul. Pas techniquement difficile comme journée, nous sommes arrivés en cinq heures au campement près du Lago Toro. Compte tenu de la possibilité de faire une randonnée de deux jours en aller-retour jusqu’à ce campement, nous devions être presqu’une dizaines de tentes.
La deuxième journée, nous sommes partis tôt car nous avions une traversée de rivière et une passe à franchir avant de redescendre à notre deuxième campement. Un peu plus de deux kilomètres après notre départ, il était temps de sortir les harnais et les cordes pour traverser le premier ravin. Celui-ci avait environs 15 mètres de larges et 7-8 mètres de profond. Une fois bien attelés, Geneviève s’est sacrifiée et a traversé la première. Une fois rendue de l’autre côté, elle a tiré les sacs que j’avais accrochés sur le fil avant que je puisse finalement aller la rejoindre.
Trente minutes plus tard, nous étions repartis vers la passe del viento (la passe du vent). Alors que nous avons pu marcher principalement sur la moraine des glaciers, nous avons finalement dû descendre jusqu’au glacier et de traverser une section sur ce dernier.
En début d’après-midi, nous avons commencé l’ascension jusqu’à la passe quand le vent s’est mis à notre fouetter violement de face. Pour rajouter au tout, il s’est mis à neiger/grêler horizontalement ce qui a complètement réduit notre vision à presque rien. Le chemin était déjà assez étroit et escarpé que je me serais passé de ça.
Finalement, nous sommes arrivés au col (sommet de la passe) où nous avons croisé un trio d’italiens qui allaient dans le sens inverse de nous. Ils nous ont simplement dit « bonne chance » en passant. Finalement, une fois de l’autre côté, nous avons pu voir le glacier Viedma et les choses se sont améliorés. Ce n’était vraiment pas aussi pire que ce que les italiens nous avaient dit et nous avons pu finir les derniers kilomètres sans trop de problème.
Nous avons pu monter la tente près du lac du vent (Lago del Viento) sans trop se soucier de déranger les autres car nous étions les seuls. Finalement après quelques heures, un couple de suisse est venu nous rejoindre; nous allions être quatre ce soir-là.
Quelques heures avant de se coucher, un blizzard s’est abattus où nous dormions et en seulement une quinzaine de minutes, le sol était recouvert de dix centimètres de neige. Le soleil est ressorti par la suite ce qui a fait fondre une bonne partie de cette neige avant qu’un deuxième blizzard nous frappe. Cette fois-ci, la neige est restée toute la nuit.
Notre troisième journée, nous avons ramasser toutes nos choses dans la neige avant de se rendre à notre deuxième passe (Huemul Pass). Ce matin, nous avons longé le glacier Viedma qui fait partie du Southern Patagonia Icefield.
Alors que nous devions monter vers le deuxième col, le vent a fait son entrée en scène. L’avantage par contre c’était que le vent nous poussait vers le haut de la montagne et non vers le bas. Malgré cela, nous étions comme deux voiles dans le vent et nous nous faisions lancés un peu partout à chaque bourrasque. Nous ne sommes pas restés longtemps au sommet car c’était beaucoup trop difficile de rester debout.
Après une descente beaucoup trop à pique et un peu de rappel sur une parois rocheuse, nous sommes finalement arrivés au camp pour la nuit. Quelques heures plus tard, nous avons été rejoints par les Suisses et par deux Américains qui devaient être au même campement que nous la veille mais qui avait dû monter leur tente ailleurs après s’être perdus dans le blizzard.
Notre dernière journée devait être relativement simple mais très longue. Nous avions un autobus à prendre à 18h ce soir-là alors nous sommes partis tôt le matin pour couvrir les 27 kilomètres qui nous ramenaient en ville. Bien évidemment, comme rien n’est jamais simple, nous avons dû chercher le sentier non balisé à plusieurs reprises ce qui a ralenti un peu le pas.
Finalement, mi après-midi, nous sommes arrivés en ville après une randonnée de plus de 75 kilomètres. Bien fatigués, nous avons trainé nos corps endoloris à la pizzeria où nous avons chacun pris une grande pizza et de la bière.
Six heures est arrivé et nous avons pris l’autobus de retour vers El Calafate où nous allons passer les trois prochains jours avant de quitter temporairement l’Argentine pour le Chili. Bien que nous avons pleinement profité d’El Chaltén, nous avons adoré ce village et je ne crois pas que ça sera la dernière fois que nous allons y mettre les pieds.
Wow! Quelles émotions que la lecture et le visionnement de votre blogue! J’en ai le souffle coupé. Vous m’impressionnez…..particulièrement Ge! Vos photos sont extraordinaires. Personnellement, j’aimerais faire finir la photo où tu es suspendue au-dessus du ravin, Ge, en format géant genre 3 pieds X 5 pieds. Je la trouve tellement inspirante, vivante et belle! Allez vous reposer maintenant; vous le méritez pleinement! Je vous aime beaucoup et je suis tellement fière de vous deux!!!
Et si je disais que c’était mes larmes, est ce que tu serais moins fier de Genevieve et plus de moi? J’ai aussi plein de belles photos de moi si tu souhaite en agrandir une pour la salle à manger.
Les paysages sont magnifiques…? »plein de belles vues » ? comme dirait Claude. Par contre, étant donné le niveau de difficulté technique de cette randonnée?️♀️???❄️, je ne pense pas que vous réussirez à convaincre vos amis de la « FADOQ »… ???à y retourner avec vous un jour….☠️?♂️
C’est définitivement pas les vues qui manquaient! Il nous fera plaisir de pousser vos marchettes dans le parc de la Gatineau si c’est ce que vous préférez. ?
Je ne fais que suivre virtuellement vos péripéties et je suis fatiguée… ? Moi, qui me trouve tellement hot avec mon entraînement « intense » en circuit urbain…?
Cela dit, considérant vos beaux sourires sur toutes les photos, je me demande à qui pouvaient bien appartenir ces quelques larmes…?
Selon Catherine, il semble qu’elles sont les miennes. Je suis juste reconnaissant que Geneviève soit toujours là dans mes moments les moins forts ?
Wow, vraiment impressionnant!! Les paysages sont magnifiques. Alexandre, une chance que Ge était là pour essuyer tes larmes de crocodiles ??? À bientôt ? xoxox
Une chance… pauvre Alexandre! ??♀️
Tu sais qu’on peut toujours compter sur Geneviève dans nos moments les plus difficiles ?