Isla Navarino | Une dernière randonnée… au bout du monde!

8 décembre

Ce matin, nous avons pris la « navette » de Ushuaia en Argentine vers le vrai bout du bout du monde à Puerto Williams, sur l’Isla Navarino au Chili. La devise du village est d’ailleurs « Donde Termina El Continente Americano » (ce qui signifie « Où se termine le contient américain » puisqu’il s’agit du village le plus au Sud au monde). Il n’y a donc pas plus bout du monde que ça! Bien que Ushuaia se vente de son côté d’être la ville (vu sa plus grande population) la plus au Sud du monde… Mais bon, ça c’est une autre histoire!

Nous avons donc pris un petit bateau de 14 passager pour une trentaine de minutes afin de traverser le détroit de Beagle. Une fois rendus au Chili, nous avons passé les douanes avant de prendre un mini-van pour 1h30 vers le village. Puerto Williams est un village de 1500 à 2000 habitants selon les saisons. De cette population, 70% travaille pour la marine. Bien que le transfert est parti avec plus d’une heure de retard, ça ne semblait pas stresser personne! C’est là qu’on se souvient qu’on est pas sur l’horaire nord-américain… Mais bon, ce n’est pas comme si nous allions manquer TOUTES les activités qu’il y a à faire dans ce minuscule village.

L’objectif de ce (coûteux) voyage était d’aller faire une randonnées aux « Dientes de Navarino », soit les « Dents de Navarino ». Ce sont les montagnes qu’il est possible de voir au fond de la photo ci-dessous :

En arrivant, nous nous sommes tout de suite dirigés vers notre hébergement : le seul camping de l’endroit. La propriétaire n’étant pas sur place, les autres locataires du moment (qui était là depuis une semaine déjà!…) nous ont fait faire le « tour du propriétaire ». Nous avons donc installé notre tente puis nous sommes partis explorer le village! Comme vous pouvez vous en douter en voyant la photo ci-dessus quelques heures ont été amplement suffisantes pour faire le tour. À Puerto Williams ont retrouve : quelques petites épiceries, 4 restaurants, des tonnes de chiens errants (où plutôt laissés en liberté par leur propriétaire) et même quelques chevaux « en liberté » qui broutent allègrement un peu partout dans la ville!

Bref, comme nous avions déjà fait notre épicerie de camping avant de quitter l’Argentine nous avons pris notre journée d’arrivée pas mal molo. En se levant le lendemain il faisait beau soleil, nous avons donc ramassé nos choses et nous sommes partis pour notre trek!

Ce qui est vraiment impressionnant avec ce trek c’est que quelqu’un a pris la peine de faire un document officiel détaillant toutes les caractéristiques de la randonnée, sa route, les dénivelés, etc. Je pense que de toutes les randonnées que nous avons fait depuis le début du voyage, c’est celle pour laquelle il y avait le plus d’informations officielles! (Généralement on doit trouver nos informations sur des blogues de gens qui ont déjà fait le trek.) Quand même étonnant pour une randonnée si peu populaire (et surtout si loin de tout!)…

9 décembre (Jour 1)

Après nous être enregistrés auprès de la police locale, nous avons quitter le village pour commencer la première ascension de la randonnée vers Cerro Bandera (qui signifie la Montagne du drapeau… parce qu’il y avait un énorme drapeau chilien en haut! Eh oui, ils sont originaux comme ça les gens de l’île).

La descente d’après-dîner s’est faite dans la pluie et la neige, mais une fois la tente montée, nous avons eu droit à un beau ciel ensoleillé! Malheureusement, ce soir nous avons dû partager notre petit coin de paradis avec un groupe de chilien et quelques autres couples qui faisaient la même randonnée que nous. (Une foule énorme pour cet endroit…)

10 décembre (Jour 2)

D’après l’horaire, nous devions nous rendre au prochain campement aujourd’hui (tout juste avant de descendre vers le lac tout au Sud). Par contre, en me levant (après une très confortable grâce matinée), j’ai « attrapé » une écoeurite aiguë de randonnée… J’ai donc proposé à Alexandre qu’on prenne une journée de repos/lecture et qu’on reprenne la route le lendemain en laissant tombé l’idée d’aller vers le lac. (Nous changions donc les plans pour faire le « U » de la randonnée originale plutôt que le « Y » de la carte montrée plus haute.) J’imagine que mon écoeurite était contagieuse puisqu’il a accepté!

Bonne nouvelle, nous avions maintenant une journée de retard sur le « troupeau » de randonneurs qui étaient au campement la veille. Nous étions seulement trois couples par la suite pour le reste de la randonnée!

11 décembre (Jour 3)

C’est beau la relaxation, mais il faudra éventuellement sortir du parc. Nous avons donc repris la randonnée vers notre prochain campement. Honnêtement, c’est peut-être parce que nous en avons fait beaucoup dernièrement, mais nous avons trouvé cette marche très facile (en moyenne 8-9km par jours pour une durée de 3-4 heures selon les dénivelés).

Aujourd’hui nous avons donc passé le col Paso Australia (776m d’altitude) sans difficulté pour nous rendre au Laguna Escondida.

12 décembre (Jour 4)

Ce troisième journée nous avons passé deux autres passes (cols) : Paso Ventarron (590m) et Paso Guerrico (546m) pour aller dormir au Laguna Martillo. Ce qui est bien avec cette randonnée c’est que non seulement on a pas besoin de traîner beaucoup d’eau avec nous parce qu’il y en a partout, mais en plus, toutes les nuits sont prévu sur le bord de petit lacs, ce qui donne vraiment de magnifiques vues!

13 décembre (Jour 5)

Plus exigeante journée de la randonnée avec le passage d’un col situé à 844m d’altitude : Paso Virginia. En montant nous avions même une vue sur Ushuaia.

14 décembre (Jour 6)

Hier en fin d’après-midi, nous avons installé notre tente au bas de la descente à la limite de la forêt. Nous avions alors une jolie vue sur la vallée ci-dessous, celle que nous avons dû emprunter pour quitter le parc. Une fois la vallée traversée, nous sommes entrés dans la forêt pour un véritable parcours d’hébertisme de 2-3km. En fait, plusieurs arbres énormes étaient tombés et il fallait les enjamber pour avancer, ce qui réduisait de beaucoup notre vitesse de marche. On nous a expliqué que dans la région (Terre de feu), le sol fertile a une profondeur de seulement 20-30cm… les racines des arbres, même les plus grands, sont donc bien peu profondes et les vents très puissants les font tomber.

15 décembre

Nous avions acheté nos billets aller-retour au départ d’Ushuaia, Argentine et notre retour retour était prévu ce matin à 9h00. Dans sa grande générosité, la propriétaire du camping avait offert de venir nous reconduire quelques minutes avant le départ (considérant la taille du village, cela était amplement suffisant!). À 8h50, Alexandre, un autre locataire de l’endroit et moi étions prêts dans le salon… Elle est finalement arrivée à 9h15 en nous annonçant qu’elle est une amie du gars du bateau et qu’il est toujours en retard. (Bienvenue en Amérique du Sud!) Il est finalement arrivé vers 9h45 et nous avons entrepris le chemin inverse du jour de notre arrivée à Isla Navarino. Le retour s’est très bien passé.

 

Nous passerons les trois prochaines journées (16 au 18 décembre) à Ushuaia. Puis, le 19 décembre nous avons un autobus de prévu pour nous rendre d’ici à Punta Arenas au Chili d’où partira notre premier avion vers le Canada! Eh oui, nous sommes déjà rendus là… Le 22 décembre en fin de journée, nous serons de retour à la maison!