Avez-vous déjà entendu parler de la loi de Murphy?
« Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal. » — Edward A. Murphy Jr.
Pour ma part, j’en avais entendu parlé, mais je n’y avais jamais vraiment été confronté, jusqu’à nos 24 dernières heures dans la magnifique ville de Mumbai…
Tout a commencé à l’auberge que nous avions choisi pour la dernière nuit à Mumbai. Comme notre hôtel de Colaba était complet pour la dernière nuit et comme nous avions un avion à prendre tôt le lendemain matin, nous avons décidé de réserver dans une auberge à proximité de l’aéroport. Après quelques recherches sur Internet, nous en avons trouvé un qui semblait correspondre à ce qu’on recherchait (quelque chose de propre, bien important!, de près de l’aéroport et de pas cher). Rien de trop compliqué! L’auberge avait même de très bons commentaires de la part de voyageurs précédents sur l’application de réservation que nous avons l’habitude d’utiliser. En arrivant sur place, nous avons été un peu étonnés de voir qu’il était situé à la frontière d’un bidonville. Pour ceux qui ne le savent pas, nous ne sommes pas très capricieux au niveau de l’hébergement et nous ne recherchons pas les hôtels deux étoiles ou plus. Par exemple, notre hôtel ce soir à Jaisalmer, nous a coûte 15$ taxes incluses pour une chambre simple deux nuits. Tout ce qu’on demande c’est un minimum de propreté…et c’est possible à ce prix. En arrivant à l’auberge à Mumbai, la dame à la réception nous demande de remplir une panoplie d’informations personnelles qui incluaient à peu près toutes les informations de nos passeports (aucun problème avec ça, c’est généralement la procédure quand on arrive dans un nouvel hôtel). Avant de quitter, elle a demandé de conserver nos passeports pour « faire des copies ». Nous n’étions pas très chaud à l’idée de ne pas ravoir nos passeports immédiatement, cela nous chicottait un peu… Bref, nous lui avons donné une trentaine de minutes puis nous sommes retourné la voir. Elle n’avait toujours pas fait les photocopies (qu’elle ne nous prenne pas pour des caves, je travaille dans le monde de la copieuse…je sais combien de temps prend faire une copie) et elle voulait les garder encore un peu plus longtemps.
En tout cas, nous n’aimions pas l’idée mais nous avons décidé d’aller recharger notre carte SIM pour avoir de l’Internet et encore plus important…Uber. Nous nous sommes présentés au « magasin » de carte SIM, avons payé le 10$ (505 rupees) pour 10GB (eh oui, nous nous faisons définitivement avoir au Canada…), pour réaliser que ça ne fonctionnait pas. Le gars du shack à téléphone nous a avisé que ça pourrait prendre plusieurs minutes. Bref, tant qu’à attendre, nous sommes partis à la recherche d’un restaurant pour souper.
Compte tenu que nous étions tellement loin du centre-ville, il fût impossible de trouver un restaurant. Nous avons dû prendre un rickshaw pour aller au centre d’achat commercial à proximité. Quoi de plus ordinaire que de manger dans une foire alimentaire alors que tu es en Inde… En plus, nous avons surpayé notre course parce que personne ne voulait nous embarquer. (Ici, les rickshaws embarquent les indiens sans problème en activant leur compteur, qui fonctionnent comme ceux des taxis au Canada. Alors que pour les touristes, il faut constamment négocier, et il est pratiquement impossible d’avoir un prix raisonnable ou similaire à ce que paient les indiens.)
Geneviève, débobinnée par l’auberge, les chauffeurs de rickshaw, la carte SIM et le manque de restaurants n’avait pu trop envie de manger. Je me suis dont pris un Subway, comme à la maison. J’avais déjà placé ma commande quand je réalise qu’il n’y avait plus de pain comme je voulais, pas de fromage, le poulet avait l’air bizarre (pas totalement cuit) et les sauces n’avait rien de similaires à celles du Canada.
En sortant du centre d’achat, nous nous faisons aborder par un chauffer de rickshaw qui nous a offert de retourner à notre auberge pour 250 rupees (5$) alors que la course aurait dû nous coûter 0,80$. Ceci était vraiment le bout de la marde! Impulsivement, j’ai traité le chauffeur de f**king idiot et je suis parti vers l’auberge à pied et l’envoyant promener. Geneviève n’était pas très impressionnée…
Finalement, un rickshaw sympathique s’est arrêté et à mis son compteur jusqu’à l’auberge pour la somme de 0,80$. (Fiou!)
La boutique de cellulaire n’était toujours pas fermée et nous n’avions toujours pas l’Internet. Nous avons donc décidé d’aller voir notre cher ami. Après une heure à faire des appels au service à la clientèle et à niaiser, la carte SIM ne fonctionnait toujours pas. Apparemment, vu que la carte SIM provenait d’une autre province, nous aurions dû faire la première recharge Internet là-bas pour pouvoir ensuite s’en servir ailleurs dans le pays. C’est fou à quel point les indiens adorent inventer des règles bidons pour tout. La solution finalement : devoir aller dans une vraie boutique (plutôt qu’un revendeur) à notre prochaine ville pour faire arranger la carte SIM.
De retour à l’auberge, nous réalisons en rentrant dans la chambre que nous étions situés à côté d’une « rivière », ça sentait un peu les égoûts dans la chambre. Pas grave, ont étaient fatiguées, on a donc décider d’aller au lit tôt.
Toute la nuit, des gens sont entrés et sortis de la chambre, sans compté que l’aire commune, située à côté de notre porte de chambre a été bondée toute la nuit de gens qui parlaient super fort… J’ai même eu droit à la lumière d’un cellulaire en plein dans les yeux… J’imagine que la personne voulait voir si je dormais. Vraiment, les gens manquaient royalement de respect à cet endroit!
Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés avant notre cadran. Nous en avions assez de cet endroit et donc, avons décidé de quitter au plus tôt. Rendu là, nous préférions passer du temps à l’aéroport que dans cet auberge. (Bien que j’aurais bien aimé faire un peu de bruit en partant et « flasher » les lumières pour réveiller nos colocs qui nous avaient tenus réveillés toute la nuit, je me suis abstenu!)
Prendre un rickshaw vers le terminal domestique fut relativement simple. Une fois rendus au terminal, le garde à l’entrée nous avisé que nous étions au mauvais terminal (même si notre vol était domestique, le départ se faisait du côté international à 6 km de celui-ci). Étrangement, tous les vols d’AirIndia partent du terminal international, peu importe s’ils sont domestique ou international. Bon, après validation, c’était bel et bien écrit sur le billet…
À la recherche d’un taxi pour nous amener jusqu’au bon terminal, un gentil chauffeur s’offre de nous amener et nous indique que le prix d’une course entre les deux terminaux était pré-déterminé. Nous voulions simplement valider le prix alors nous lui demandons quel était ce fameux prix pré-déterminé. Il a démarré le taxi et est parti avant de vouloir répondre à notre question… Finalement, il a sorti de son cache-soleil un papier imprimé à la maison qui indiquait le prix de 900 rupees (18$) pour faire 3km! Ce prix n’avait aucun sens, le tout aurait dû nous coûter (au maximum) 60 rupees. C’est à ce moment que j’ai ordonné au taxi de s’arrêter sur le bord de la rue et nous laisser débarquer. Initialement, il a refusé. J’ai alors que j’ai sorti mon couteau pour le menacer. Une fois la lame accotée sur sa gorge, il a cédé et a décidé finalement de s’arrêter. (Bon, il n’y a pas eu de couteau mais le taxi ne voulais pass s’arrêter du premier coup. Je voulais seulement voir si vous étiez attentifs!). Finalement, nous avons débarqué et pris un autre taxi sur la rue qui nous a amené à un prix beaucoup plus raisonnable. Probablement trop cher encore, mais moins cher!
Rendu à l’aéroport, nous nous sommes présentés au guichet pour l’enregistrement des bagages. À ce point, nous avions terminé avec les taxis et tout semblait bien aller. Au bout d’un moment, l’agente au comptoir leva ses yeux pour nous dire : « mais monsieur, vous avez des billets pour le 22 mars et non le 22 février et l’avion est plein pour aujourd’hui ». J’avais le goût de pleurer.
Nous avons donc dû reprendre un avion de lendemain au double du prix et se prendre une autre chambre d’hôtel pour la nuit; mais cette fois-ci à Mumbai au centre-ville. (Comme nous n’avions toujours pas une carte SIM active, nous avons profité un peu de l’Internet de l’aéroport pour tenter de trouver un train ou un moyen de transport quelconque qui aurait pu nous amener à Jodhpur la journée même. Sans succès)
Alors que nous croyions que ceci était la dernière étape de notre « malchance », notre chauffeur de taxi de retour (1 heure de route pour se rendre à notre hôtel) n’a pas arrêté de roter comme un gros cochon tout le long, en plus de conduire à deux pieds de manière très cowboy. (Je ne sais pas si vous avez déjà embarqué en voiture avec quelqu’un qui conduit à deux pieds, mais ce n’est réellement pas confortable. Il faut avoir les muscles du cou très fort!) Nous étions pris dans le trafic, il faisait chaud et nous avions ce gros lard qui rotait et qui s’endormait chaque fois que l’auto s’arrêtait. Nous étions près de « la goutte qui allait faire déborder le vase »!
Finalement, l’arrivée à l’hôtel s’est déroulé sans incident. Pour éviter les mauvaises surprises, nous avions choisi le même hôtel où nous avions dormi pour nos premières nuits à Mumbai. Pour dîner, Geneviève avait trouvé un restaurant de thali végétarien recommandé par TripAdvisor. Absolument délicieux! Il y avait même un gars sur place qui parlait super bien anglais et qui s’efforçait de nous expliquer la composition de chaque plats ainsi que les meilleurs accords entre eux. Avec un bon hôtel et un bon dîner nous pouvions finalement dire que la malédiction était terminée. Quel 24 heures! Maintenant on en ri, mais sur le coup, nous avions beaucoup moins de plaisir!
En espérant que nous n’en aurons pas des tonnes des journées comme ça…
Saga de l’obtention d’une carte SIM en Inde
Nous aimons beaucoup avoir une carte SIM du pays quand on voyage. C’est toujours pratique quand l’Internet nous fait défaut ou pour utiliser le GPS lorsqu’on prend un taxi. En plus, pour réserver un billet de train en ligne en Inde, il faut créer un compte qui requiert un numéro de téléphone indien. Et ici, TU VEUX avoir un compte en ligne pour réserver des billets de train…
Sans ça, il faut se rendre à la gare (celle qui correspond à ton point de départ) et faire la file pour espérer avoir un billet. Les files sont longues et les places sont rares. Eh oui! Si tu veux prendre le train Mumbai-Jaipur, tu DOIS être à la gare de Mumbai pour réserver une place. Nous avons donc décidé que nous avions absolument besoin d’une carte SIM!
Pour avoir une carte SIM, tu dois aller en magasin (chez un revendeur du fournisseur désiré) et amener une photo passeport, l’adresse où tu habites au Canada et l’adresse de ton hôtel actuel, une copie de ton passeport et une copie de ton visa (sur deux pages séparées). Je précise les deux pages doivent être séparées car nous avions été faire faire des photocopies avec les deux sur la même page (sans savoir) et nous avons dû retourner/trouver un endroit dans la ville pour faire des photocopies. Finalement, une fois que tu as regroupé tous ces éléments, le commis prends ta photo passeport et la colle avec de la colle blanche sur un formulaire et mets tous les documents ensemble. À chaque soir de semaine et peut-être les fins de semaine, quelqu’un fait le tour des boutiques dans chaque ville pour ramasser les papiers et faire l’activation de la carte SIM. Ceci peut prendre en moyenne 24 heures la semaine. Une fois que ta carte SIM est activée, tu peux contacter le service téléphonique pour acheter des crédits et acheter du data. Avec ta carte SIM activée, tu as maintenant un numéro de téléphone qui te permet de faire une réservation de train en ligne.
Mais attendez….même si tu peux réserver en ligne, tu dois quand même aller faire la file à la station de train pour convertir ton billet acheté en ligne en billet papier…mais pas entre 10h et 11h30 car ils sont fermés pour traiter des billets qui sont réservés pour la vente pour le lendemain seulement. Toute une affaire! La bureaucratie en Inde, c’est vraiment quelque chose…
Ma belle Ge….Quelles mésaventures! En vous lisant, j’avais bien hâte que ça se transforme en «belles aventures». Je vous félicite d’être passés au travers avec succès!
Bonne semaine et à bientôt!
🙂 Merci maman! Une bonne chose que ce soit maintenant dernière nous et que ce ne soit qu’un mauvais souvenir (divertissant pour nos lecteurs!). À bientôt xoxoo
Bon la prochaine fois que vous vous plaindrez de la bureaucratie au Canada, vous n’aurez qu’à penser à celle en Inde….Alexandre veux-tu que je t’envoie mon couteau de chasse, juste au cas où tu aurais d’autres taxis à prendre….Ou bien au cas ou que tu croiserais « Murphy » encore….?
Quand j’ai vu le monsieur dans le shack de téléphone coller ma photo avec de la colle blanche, les bras me sont tombés. Ben voyons donc, j’étais sûr que nous étions au 21e siècle. La quantité de papier qui traîne partout est hallucinante. Pour le couteau, tu es mieux de le garder. Compte des états dans le prisons, j’aime mieux réduire au maximum mes chances de me ramasser dans le vrai trouble. Mais merci pour l’offre. ?
Ouuuff, un 24 heures assez difficile merci !! Contente que vous réussissez déjà à en rire ensemble 🙂
😛 Une fois le retour à la normale, ça fait de bonnes histoires à raconter. Ça risque d’être une journée dont on se souviendra longtemps!
Il faut bien in peu de bureaucracie pour aider au plein d’emploi de tous ces gens. De bonnes histoires à raconteur autour d’un feu de camp….
Je m’étais dit que je pourrais oublier un peu le travail chez Xerox pendant un an mais partout où nous allons, c’est écrit « Xerox » sur les commerces (xerox est le mot utilisé pour une photocopie). Des shacks a photocopies, il doit en avoir des milliers dans les rues. TOUT ici nécessité une photocopie de quelque chose et d’un petit papier ici et là. C’est pas compliqué, activer une carte SIM a dû donner de la job à une dizaine de personne.
Vos dernières péripéties me font tellement rire!!!! ??? Heureusement, la malchance semble vous avoir lâchés…?
😛 Espérons qu’elle nous a lâché pour quelques jours, semaines ou même mois!? Bien que comme je le mentionnais à Anne-Sophie, les mésaventures semblent plus intéressantes/appréciées que les aventures régulières! Hihi. Tant qu’on peut finir par en rire, la vie est belle!
Ouf 24h c’est long longtemps quand tout va mal! Contente que vous avez finalement briser la loi de Murphy!
*brisé 🙂
Hihi. C’est long, mais ça fait de bonnes histoires! Il semblent que nos lecteurs apprécient les mésaventures, nous avons eu pas mal de trafic sur le blogue avec cet article. 😛
Contente que la malediction soit terminée ;-). On a eu une journee similaire en Malaysie (hôtel miteux, mauvais terminal, taxi crosseur…), vraiment pas le fun, surtout quand on est fatigués.
Et en general, mon séjour en Inde il y a 25 ans ressemblait à ce que tu décris, donc pas garde un super souvenir, et pas vraiment envie d’y retourner – il y a beaucoup d’autres endroits sur la planète que je dois découvrir… mais un bon souvenir des thalis! 🙂
Bises à vous deux.
C’est vrai que la fatigue amplifie le tout! Une bonne chose que ce soit derrière nous. Je dirais qu’en général, on rencontre autant de gens qui semble vouloir nous soutirer de l’argent que de gens sympathique… C’est sûr qu’il y a d’autres pays où les gens semblent beaucoup plus sympathiques et agréables, mais il y a un quelque chose des paysages et de la culture indienne que nous apprécions. Bien hâte de voir comment se déroulera la suite ici. Avec un peu de chance nous continuerons à déguster les bons plats indiens sans trop engraisser! 😉 Bonjour à Alexa et à toi.