6 au 9 mars 2017
Nous nous étions gardées toute une destination pour notre dernière ville en Inde: Varanasi. Varanasi est une petite ville au centre-est au nord de l’Inde et est considérée comme la ville la plus sacrée des 7 villes sacrées de l’Hinduisme (Sapta Puri) en Inde. Petite parenthèse, les villes sacrées sont les lieux de naissances des avatars des trois dieux principaux de l’Hindouisme (Brahma le créateur, Vishnu le conservateur de la vie et Shiva le destructeur). La ville de Varanasi est dédié quasiment en entièreté à Shiva le destructeur. C’est pour cette raison que la ville est le plus souvent associée à la crémation des morts et aux rites funéraires dans le Ganges.
Nous sommes arrivés à Varanasi en pleine soirée suite à un vol de Delhi et une course de taxi en compagnie du chauffeur (bien sûr) mais également d’un policier. À notre arrivée, nous nous sommes dirigés au guichet des taxis pré-payés pour en prendre un. Une fois le tout réglé avec le préposé, un policier en fin de quart de travail nous a avisé qu’il était pour prendre notre taxi avec nous (sans payer bien évidemment) pour retourner chez lui en ville. Afin d’éviter des troubles, je ne lui ai pas demandé de payer la moitié du prix malgré l’envie que j’avais de le faire. Incroyable Inde!
Dès le départ, nous savions que Varanasi n’était pas une ville avec un millions de chose à faire. Il s’agit vraiment d’un endroit où les Hindus viennent soit bruler leurs morts sur les rives du Ganges, soit se purifier dans le Ganges ou simplement déposer les cendres dans cette dernière avenant que le corps aurait été antérieurement brulé ailleurs en Inde. Bref, nous avions trois jours devant nous et nous nous étions donné comme objectif de s’immerser dans la culture et de faire du people-watching (acte de simplement regarder les gens locaux mener leurs activités de vie).
La ville sacrée de Varanasi est entièrement construite sur les rives du Ganges sur une distance de 7km là où le Ganges remonte du sud au nord au lieu de se diriger du nord au sud comme s’est le cas pour le reste de la rivière. Compte tenu que cette portion remonte vers le haut géographiquement parlant, les cendres des défunts peuvent remonter vers le paradis où les âmes peuvent atteindre le « nirvana » (épanouissement spirituel). Tout le long de la rivière, il y a ce que l’on appel des « ghats ». Il s’agit de séries de marches qui forment des « places publiques » où il est possible d’observer des cérémonies, des baignades dans le Ganges et des crémations.
Ces ghats sont généralement toujours remplies de personnes et touristes qui font juste regarder la vie passer et relaxer avec un bon chai en main. Pour les Hindus, il s’agit souvent de lieu final d’un pèlerinage et ils en profitent pour se recueillir et se rapprocher du dieu Shiva (le plus populaire des trois dieux principaux).
Au cours de notre première journée, nous avons fait la rencontre d’un couple de Québec avec qui nous avons passé la soirée à regarder des cérémonies de crémations. Je m’attendais réellement à avoir un choc de que voir des corps bruler publiquement mais ce fut aucun problème autant pour moi que Geneviève. Nous aurions dit que ceci faisait partie de la norme et qu’il n’y avait rien d’étrange. En fait, compte tenu que les Hindus croient en l’au-delà, la mort d’un être humain n’est pas une finalité en soi mais bien qu’une simple étape de la vie.
Les cérémonies funéraires sont bien particulières. En fait les hommes amènent le corps du défunt sur une civière en bamboo sur la rive du Ganges là où le corps est submergé dans l’eau afin de le purifier une dernière fois. Le corps, enveloppé dans un drap, est ensuite déposé sur le sol pour que les hommes de la famille puisse aller acheter le bois pour faire le bucher du marchand de bois près du site de crémation. Les hommes doivent transporter le bois (de très gros morceaux) jusqu’à la rive et construire eu même le bucher. Une fois le bucher terminé, un homme désigné de la famille se fait raser les cheveux avant d’aller se baigner dans le Ganges. À sa sortie, il prend le feu sacré (précédemment obtenu directement de la source dans un temple à proximité où une flamme de feu sacrée brule depuis plus de 200 ans en continu) et fait le tour 5 fois du bucher (pour les éléments : feu, terre, air, eau et l’espace) avant de mettre le feu à la paille. Le feu fait son travail et en environ 3 heures, tout est réduit à des cendres et aux gros morceaux d’ossements (thorax et basin). Les cendres et les ossements restants sont jetés dans le Ganges et la procession est complétée.
J’ai spécifié à plusieurs reprise « les hommes » ci-dessous car uniquement les hommes sont présents lors de ces cérémonies. En fait, il y a deux raisons pourquoi les femmes ne sont pas admises. La première date de l’époque où les veuves qui avaient perdu leurs maris au combat devaient s’immoler avec eux sur leur bucher de mort. De nos jours, les femmes ne sont pas admises pour pas qu’elles aient le goût de répliquer ceci et de laisser derrière eux la famille. La deuxième raison est qu’il est important de ne pas pleurer lors des cérémonies. Le fait de pleurer à proximité d’une âme en voie d’ascension, pourrait rendre l’âme triste et l’empêcherait d’atteindre le nirvana. Compte tenu que les femmes (aux yeux des Hindus) sont moins fortes que les hommes, elles pourraient avoir le gout de pleurer et par conséquent, ruiner l’ascension vers l’au-delà.
Dans les jours qui ont suivis, nous en avons profité pour se promener dans les petites ruelles de la ville, de faire un tour de bateau sur le Ganges et de regarder le monde s’occuper des préparatifs pour une des plus grandes fêtes en Inde : Holi. Il s’agit de la fête de l’amour et des couleurs où les gens célèbrent l’arrivé du printemps, de la victoire du bien sur le mal, du pardon et de la réconciliation. Les gens en profite pour se lancer de la poudre de couleur un peu à la « fun run » au Canada. La date officielle cette année est le 13 mars et nous ne serons pas présent en Inde mais n’empêche que quelques gamins qui ne pouvaient attendre, m’ont lancé deux ballonnes d’eau. J’ai eu un choc sur le coup mais ce n’était que de l’eau et ce n’était que sur mes shorts.
À chaque soir, il est possible d’assister à des cérémonies pour le dieu Shiva et aux cinq éléments mentionné ci-dessus. D’une durée d’environ 30 minutes, c’est toujours la même chose à chaque soir. Je ne sais pas combien de fois les hommes avait répéter le rituel mais je ne sentais pas toujours l’étincelle dans leurs yeux.
Avec la conclusion de ces trois jours, notre périple en Inde se termine. Nous prenons un vol vers Ho Chi Minh au Vietnam où nous allons rejoindre mes parents pour les deux prochaines semaines.
Avec un peu de recule, qu’est ce que nous retirons de cette expérience d’un mois… L’Inde est, comme son slogan l’indique, incroyable. Lorsque nous nous retrouvons devant des reliques, des batiments et des paysages magnifiques, c’est vraiment incroyable. Par contre, lorsque les journées sont longues, il fait chaud, nous manquons de sommeil et que les locaux sont quelque chose, c’est aussi incroyable. Bref, l’Inde est vraiment une expérience sensorielle. Nous quittons l’Inde moins reposé qu’à notre arrivée, ayant été stimulée par tous les sens (conseil: l’Inde n’est pas une destination de vacances). À tous les jours, nous en avions plein la vue avec les couleurs et les choses à voir. Les odeurs divers s’occupaient de notre sens olfactif alors que les klaxons incessants gardaient nos tympans actifs. Les plats et les mélanges d’épices lors des repas étaient vraiment des délices pour nos bouches alors que le fait de manger avec les mains complétait l’expérience des cinq sens.
Bien que plus petit que le Canada, l’Inde demeure un énorme pays avec beaucoup à offrir. Dans le sud, nous avons pu profiter des plages et des fruits de mer avant de tomber en amour avec le dynamisme de Mumbai pour finalement se trouver au pays des Maharajas dans les deserts du Rajasthan. Dans le nord de l’Inde, Delhi, Agra et le Taj Mahal nous ont beaucoup plu, tout comme la folie et la spiritualité de Varanasi. Il s’agit définitivement d’un bon échantillonnage malgré le fait qu’il nous reste encore une couple de région a voir dans notre vie.
Tout ne peut aller parfaitement dans un pays comme l’Inde et des pommes pourries, il y en a partout. C’est sûr qu’avec une population 30 fois plus grosse que celle du Canada, la probabilité d’en rencontrer est multipliée. Il n’en demeure pas moins que nous avons rencontrer au quatre coins du pays des gens sympathiques, autant locaux qu’étrangers, qui vivaient comme nous, cet incroyable Inde.
Another amazing post, and happy to read that you guys had an interesting and stimulating time in India! Enjoy Vietnam, and looking forward to the next installment!
Thank you for following the blog. Always a pleasure to share our experiences. Overall we had an amazing time. As for Vietnam, we absolutely love the country, the people and the food. Post about Ho Chi Minh should come out soon. Take care and say hi to the family.
Merci Alexandre pour tous ces riches commentaires sur l’Inde; Quel pays! Que de découvertes variées à y faire. Tu nous donnes le goût d’y aller même si ce n’est pas un voyage de repos! Merci encore et au plaisir de vous lire sur le Vietnam! Salutations à tes parents et à ma belle Geneviève!
Sans problème! C’est toujours un plaisir de raconter nos histoires et péripéties. Ça va être agréable à lire dans quelques années. Merci de nous suivre fidèlement. On pense à vous.
Contente que vous ayez apprécié l’expérience de l’incroyable Inde ! 🙂 vos descriptions et photos nous permettent de l’expérimenter un peu aussi !
Contente que tu puisses voyager au travers nos récits. En plus, tu as la chance d’admirer les paysages sans les odeurs! (Un gros plus par rapport à nous! ;)) Hihi…
Quel beau récit! Je revis mon voyage en Inde, pays des paradoxes!
Je pense que le mot « paradoxe » décrit tellement bien l’Inde. Merci de nous suivre fidèlement sur toutes nos plateformes. 🙂
Merci, pour ces « incroyables » reportages et ces splendides photos sur l’Inde!
Ça nous a pris un peu de temps pour écrire l’article, mais ça valait la peine d’attendre! ?
Superbes photos dans ce dernier reportage de l’incroyable Inde!
Merci! ☺ Est-ce que ça donne le goût d’ajouter l’Inde à la liste de tes prochaines destinations?
J’avais hâte de lire vos impressions sur Varasani!! J’espère que tout se psse bien à HCMC! Si vous voulez des suggestions de restos ou activités, n’hésitez pas à joindre mon amie Jessica qui y habite depuis Janvier avec son conjoint!
Au plaisir de vous lire sous peu 🙂
Je me sens tellement poche. Je me souvient qu’on s’était parlé de Jessica mais jai complètement oublié et nous venons de quitter Ho Chi Minh pour Hoi An. C’est quoi son nom de famille. Je vais essayer de rentrer en contact avec elle?