Yangon | « Toto, j’ai l’impresssion que nous ne sommes plus en Thaïlande… »

Toto, j’ai l’impresssion que nous ne sommes plus en Thaïlande…

En référence à la phase célèbre de Dorothé dans le Magicien d’Oz 

Wow!

Il y a peine une semaine alors que nous étions à Chiang Mai, j’avais eu la discussion avec mes parents comme quoi l’accès à l’internet et la mondialisation avait rendu le voyage beaucoup plus facile. D’un côté, ceci avait ces avantages car nous étions en mesure de se procurer des cartes SIM et d’avoir accès à l’internet (ce qui veut dire accès à Google Maps, Skype, Trip Advisor etc.) partout alors que d’un autre point de vue, cette « facilité » faisait en sorte que parfois ça ressemblait un peu trop comme à la maison… (J’ai égaré ma casquette suite à l’activité de kayak à Chiang Mai et j’ai pu aller m’en chercher une autre dans un magasin de style Sports Experts au centre d’achat. Il y avait toutes les marques auxquelles nous sommes habituées.)

Ceci étant dit, Geneviève et moi avons frappé tout un mur en arrivant au Myanmar. Rien de dramatique, mais c’est vraiment le jour et la nuit comparativement à la Thailande, là où c’était le paradis des touristes. Voici un petit cours d’histoire condensé sur le Myanmar/Birmanie pour mettre le tout en contexte.

Pendant plusieurs centaines d’années la Birmanie a fasciné les pays européens (Angleterre, France, Espagne, Portugal) pour son emplacement stratégique entre l’Inde et la Chine. Les Anglais qui étaient installés depuis longtemps en Inde avait, via la Birmanie un accès directe vers la soie de la Chine. Bref, pendant plusieurs centaines d’années, la Birmanie est tombée sous le règne britanniques. Plusieurs guerre s’en sont suivies et Rangoon (Yangon aujourd’hui) est demeuré la capitale britannique du pays. Pendant la Deuxième Guerre, les japonais ont avancé en Birmanie et ont forcé les anglais à retourner en Inde. La Birmanie a alors profité de cette avancée pour se joindre au Japon et se départir des anglais.

Avant la fin de la Deuxième Guerre, la Birmanie (maintenant aux mains du Japon) a réalisé que ce n’est pas mieux qu’avec les anglais et on voit naître des mouvement secrets communistes anti-japonais. Avec la chute du Japon à la fin de la Guerre, la Birmanie en profite pour mettre en place leur mouvement d’indépendance et en 1947, signe un traitée pour se départir une fois pour toute des anglais (qui avait repris la Birmanie suite à la chute du Japon) et du Japon (qui avait dû tout céder à la fin de la Guerre).

À peine quelques mois après cette signature, l’instigateur progressiste de l’indépendance est miraculeusement assassiné (personne sait qu’est ce qui c’est passé et après avoir parlé avec notre chauffeur de taxi, je crois que c’est très tabou. Apparemment, il y a des espions militaires encore au pays qui garde un certain contrôle sur ce qui est dit). Bref, un régime militaire totalitaire prend le pouvoir jusqu’en 1989. Pendant ces années, des sanctions économiques et de la forte corruption poussent le pays vers un appauvrissement complet. En 1989, la fille du Général Aung San (celui qui avait négocié l’indépendance), Aung San Suu Kyi remporte à 80% les élections pour le parti démocratique. Dans un processus des plus démocratiques, le Général au pouvoir de la junte refuse de céder le pouvoir et emprisonne Aung San Suu Kyi pendant 15 ans jusqu’en 2010. En 2011, après avoir servi 15 de ses 21 ans de prison, elle est libéré.

Elle se relance en politique et en 2012, elle gagne les élections à nouveau avec la quasi-totalité des sièges. Compte tenu qu’elle est mariée à un étranger, elle ne peut occuper la fonction de présidente et par conséquent, c’est un autre Général de son parti qui prend ce rôle alors qu’elle occupe un poste similaire à celui de première ministre.

Bref, ce n’est que depuis 2012 que les conditions des droits de l’homme se sont suffisamment améliorés pour que les pays du monde retirent les sanctions économiques et permettent aux occidentaux de visiter semi-librement le pays. À ce jour, il est illégal pour les habitants de recevoir et d’héberger chez eux des occidentaux. Il y a des taxis pour les touristes et des taxis pour les locaux. Certaines régions du pays sont encore inaccessibles pour les touristes. De nos jours, on remarque dans les rues une grande différence entre les bâtiments de l’ère coloniale anglaise et les bâtiments traditionnels. On remarque également un certain désir de changer avec plusieurs construction de nouvelles tours à condos.

Bâtiment plus traditionnel entre deux constructions neuves de condos

Architecture coloniale britannique

Alors que la Thaïlande avait des centaines de restaurants et de commerce occidentaux, c’est tout à fait le contraire ici. Outre à l’aéroport, il n’y a aucun McDonald, Burger King et PFK dans les rues. Les gens vivent encore de manière traditionnelle et il n’y a pas de bannières américaines. Le Myanmar n’a officiellement que 5 ans et la transition vers un pays complètement ouvert et assujetti à l’influence occidentale prendra encore plusieurs années.

Ce n’est pas compliqué, nous nous promenons dans les rues et en deux jours, si nous avons croisé une centaine d’occidentaux c’est beaucoup. La plupart des occidentaux que nous avons croisés étaient aux attractions et voyageaient principalement en autobus dans le cadre de voyages de groupes organisés. Si je compte uniquement les touristes qui voyagent indépendamment (comme nous) et qui se promène dans les rues, je pense que nous en avons vu au maximum 10, sans exagération. Ce n’est pas que la ville de Yangon n’est pas sécuritaire mais plutôt dû au fait que le pays en train de s’organiser pour recevoir des touristes. Le tout est encore très vierge.

Les gens ici sont minuscule (même pour les standards de Geneviève). Ils mesurent à peine 5 pieds autant les hommes que les femmes. Quand nous nous promenons dans les rues, les gens nous fixent sans gêne comme si nous étions des extraterrestre. Nous nous sommes même fait prendre en photo à plusieurs reprise par des locaux. Hier après-midi, nous avons eu le droit à toute une séance de photos (nous deux avec la mère, une avec la mère et la fille, l’autre avec le père et la mère etc.) Nous sommes maintenant des vedettes de cirques de Facebook au Myanmar. 😛

25 janvier 2017

Suite à notre arrivée au Myanmar et début d’après-midi, nous sommes allé à la recherche d’un restaurant pour savourer la cuisine locale qui à nos yeux se devait de compétitioner avec l’excellente nourriture qu’on avait mangé en Thaïlande. Eh boy que nous étions dans le champ! Alors que les restaurants locaux et les stands de nourriture courraient les rues de la Thaïlande, nous avons quand même eu de la difficulté à trouver un restaurant assis. Les gens ici mange principalement dans la rue comme en Thaïlande, mais à voir les entrailles de viandes, la conservation de la nourriture et les conditions sanitaires, nous avons opté pour un restaurant assis. C’est bien beau de poussé nos estomacs de plus en plus mais il faut rester réaliste. À noter que même notre chauffeur de taxi ne mange pas dans la rue car ça l’écœure trop.

Repas traditionnel du Myanmar; soupe de poisson et cornichons fermentés (ceci est toujours servi en début de repas pour rafraîchir…personnellement c’est pas très bon) suivi d’un cari (beaucoup d’influence avec l’Inde, le Bangladesh et le Pakistan) et du riz blanc. Mettons que nous étions loin des saveurs exotiques de la Thaïlande. Geneviève choisi le cari de poulet alors que je prends le cari de crevettes. Le seul problème à ce point vient du faire qu’il y a 52 items sur la liste en anglais et 46 sur la liste birmane. Malgré le fait que je pointe au serveur mon repas sur la liste en anglais, il glisse son doigt de l’autre côté de la page de manière plus ou moins en ligne droite et pointe l’item en birman. Compte tenu du nombre différent d’item, je pouvais me ramasser avec soit un cari aux crevettes, soit un cari au homard (item plus haut) ou un cari au « boules de moutons », Boules de moutons…est-ce qu’on parle de morceaux de mouton ou de testicules de moutons (ça aurait bien pu se produire car il y a avait des caris aux intestins, aux tripes et à d’autres pièces de viande douteuse). Finalement, mon cari aux crevettes s’est transformé en cari au mouton (c’était bel et bien des morceaux de mouton et c’était bien bon…ouf!).

La manière que les restaurants traditionnels fonctionnent ici c’est bien simple. Les caris et accompagnements sont préparés d’avance et sont conservés à une température qui favorise la prolifération des bactéries. Pas trop chaud, pas trop froid! Tout l’après-midi j’ai eu des gargouillements intestinaux…à savoir si c’était ma tête qui me jouait des tours ou bien si c’était ma flore intestinale qui fonctionnait en overdrive.
Finalement, 6 heures plus tard, tout était beau alors on pouvait dire avec un peu d’assurance qu’on était correct. Pour souper, nous avions l’embarras du choix : soupe au poisson fermenté, riz et cari au poulet, porc, crevettes, légumes etc. Disons qu’il a moins de variété qu’en Thaïlande. 

Une des constatations que nous avons fait est que contrairement à la Thaïlande, il n’y a pas de motos à Yangon. La raison est fort simple; les gens ici sont tellement pas courtois sur la routes et se klaxonne continuellement après que c’est trop dangereux pour les motos. Simplement traverser les rues c’est une expérience car les autos font aucuns efforts pour ralentir.

Ceci contraste vraiment avec les gens ici qui sont super sympathiques et accueillants. Tout le monde nous souris et nous nous sentons jamais en danger. Nous avons même pu prendre plusieurs photos avec des familles qui nous trouvaient bien drôle. 

Hotel de ville en rénovation
Sule Paya – Pagode en plein milieu d’un rond point

Obélisque dans le parc près de notre hotel

26 janvier 2017

En route de l’aéroport, nous avons fait la rencontre de M Tin notre chauffeur de taxi. Il nous avait proposé de venir nous chercher le lendemain (aujourd’hui) et de nous faire un tour de ville des plus grandes attractions.

Nous avons accepté son offre et à 9h, nous avons pris la route pour faire 5-6 temples, un parc, deux lacs et un parc d’éléphants blancs (signe de bonne chance ici, mais qui était absolument catastrophique d’un point de vue des conditions des éléphants).

Moine qui prie dans le temple de Botathaung. Les murs sont recouvert d’or. Une fenêtre de vitre recouvrait tous les murs.
Temple de Botathaung – Architexture très différente de la Thaïlande

Église anglicane de l’ère coloniale britannique

Geneviève fait ses offrandes pour un bon karma au Bouddha du vendredi

Temple du Bouddha de marbre

Bouddha de marbre taillé d’une seule pièce de marbre

Bouddha allongé – 46 mètres de long

Notez à quel point nous sommes seuls. Ceci est des plus grands temples à Yangon et pas un touriste en vue

Marché Gogyoke – Principalement pour les touristes chinois à la recherche de pierres précieuses et de tissus
Pagode de Shwe Dagon

En ce qui a trait aux temples, l’architecture est très différentes des temples en Thaïlande. On remarque bien que les pagodes (sites religieux) sont plus en formes de Stupa (cloches pleines) qu’en forme de temples (Thaïlande). Malgré ces différences,  la présence d’or et de pierres précieuses demeure prédominante. En fait, à moins de faire du travail de bénévolat pour Bouddha, le bon Karma s’achète par l’entremise de dons monétaire et d’or. Compte tenu que les bouddhiste croit fortement en la réincarnation, le bon Karma dans une vie leur permet d’avoir de la bonne chance dans la prochaine.

Lors de la visite du temple Shwedagon, nous avons appris que le jour de la naissance avait une très grande importance dans la religion. À tous les temples, même ceux de la Thaïlande, il y a avait toujours une place pour faire des offrandes à ton bouddha de ta journée de naissance. C’est là que nous avons appris que Geneviève et moi, sans le savoir, étions nés sur des jours correspondants, soit le vendredi et le dimanche. Bien qu’on risque d’avoir des conflits dans notre vie comme tous les couples, ceux-ci seraient moins pires que si j’avais marié quelqu’un né sur la mauvaise journée (mercredi pour ma part et lundi pour Geneviève. Ceci est non seulement vrai de la vie amoureuse, mais également la vie en affaires. De plus, chaque jour de la semaine (en passant il en a 8, il y a mercredi matin et mercredi soir) est associé à une planète et un animal. Au niveau des planètes, Geneviève, qui est né un VENdredi, est associé à la planète…VENus (comme le calendrier catholique romain…). Quelqu’un né un MERCredi est associé à…MERCure…et ainsi de suite. Les êtres nés le dimanche (SUNday) dévient de la règle un peu et sont associés au soleil pour la grandeur et force de ces derniers (comme de demi-dieux 😉 ). Pour les animaux, Geneviève est une personne qui est très sociale, qui se fait des amis rapidement et qui est représenté par le cochon d’inde. Pour ma part, l’honnêteté prône et je suis représenté par un oiseau mythique, le garuda.

En ce qui a trait aux parcs, c’est vraiment là que nous avons pu constater l’ampleur de la pollution. L’eau brunâtre des lacs dans les parcs et les déchets partout ternissent un peu le potentiel de la ville. Ceci bien évidement contribue à la présence de conquerelles et ses rats qui rodent dans les rues à la tombée du soleil. Geneviève adore!

Pour souper, nous avons décider de prendre une pause des caris et des soupes louches pour trouver un restaurant plus « occidental ». Sans le savoir, c’est en rentrant que nous avons trouvé le jackpot des occidentaux en voyage organisé. Outre trois locaux, le reste des clients (une cinquantaine) était des blancs en groupe.

Gêné de faire ceci, Geneviève et moi avons choisi de mangé un fish and chips et un club sandwich avec un bon brownie pour dessert. Et qu’on était pas fier de nous.

Malgré les grandes différences entre les places que nous avons visité lors de nos voyage et le Myanmar, nous nous sentons vraiment choyé de pouvoir vivre ce pays maintenant. C’est definitevement une expérience marquante et spéciale. 

P.S. Je ne sais pas pourquoi mais depuis le début du voyage nous avons l’habitude de sourire et de hocher de la tête lorsque nous croisons des occidentaux dans les rues. C’est complètement absurde parce qu’on ne le connaît pas plus que les locaux mais on dirait que par reflex on se sent moins étrangé. C’est bizarre comme réflexe.

 À la prochaine!

 

9 Replies to “Yangon | « Toto, j’ai l’impresssion que nous ne sommes plus en Thaïlande… »”

  1. Si je fais abstraction des tripes et entrailles trônant au milieu de la place, de la prolifération exponentielle des bactéries et des rats qui s’en donnent à cœur joie dans les rues, voilà un endroit qui mérite le détour…mais considérant mon côté plutôt « végétarien et aseptisé « , je vais me contenter de vos palpitants récits! ?

    1. En effet, je ne te conseil pas Yangon. Tu risquerais d’avoir de fréquents haut le cœur… Par contre, tu tomberais très certainement sous le charme d’Inle Lake et de Bagan (notre prochain article!). 😉 Il y en a pour tous les goûts au Myanmar!

  2. WoW, comme c’est informatif! Ce coup çi, je pense que je vous envie moins. Je préfère vous lire plutôt qu’avoir à vivre cette aventure…? Content de savoir que vous faites quand même un peu attention à ce que vou mangez…ces « glouglous » dans l’estomac me rappelle de mauvais souvenirs ?

    1. En fait c’est vraiment une belle place. C’est sûr que les concept de propreté ne sont pas les mêmes mais les gens sont tellement gentils et accueillants que c’est très agréable d’être parmi eux. Nous nous faisons prendre en photo avec eux et ils sont toujours souriant. C’est vraiment un beau pays pour ce que nous avons vue malgré le fait que c’est très différent de nos standard occidentaux. C’est vraiment un bijou de pouvoir découvrir le pays maintenant et non dans une vingtaines d’années.

    2. Geneviève dit :

      😛 J’espère que nous avons bien préparé nos estomacs puisque nous prenons l’avion demain matin vers Kalaw avec l’objectif d’y faire un trek jusqu’à Inle Lake. Si nous avons bien compris, nous mangerons et dormirons chez « l’habitant » en route. Ça risque d’être très intéressant! Bien hâte de te partager ça… Peut-être que tu nous envieras (ou que ça te rappelleras de bons souvenirs du Pérou!). Hihi.

  3. Stef and Jess dit :

    Can’t wait to see a photo of the rock! Enjoy!

    1. Geneviève dit :

      Ça s’en vient! Je travail sur le prochain post présentement. 😉

  4. Élaine et Normand dit :

    Bonjour vous deux. Le dépaysement doit quand même être intéressant. C’est probablement l’un des rares pays qui n’a pas encore été hautement influencé par les tendances occidentales, donc très authentique. Un petit bijou culturel, que d’images magnifiques. Bonnes découvertes et protégez votre estomac.

    1. Nous nous disions juste,ent que nous étions choyé de pouvoir visiter le pays quand même assez vierge. Avec l’argent qui est investit par la Chine et le Japon ca ne prendra pas beaucoup de temps avant que l’influence se fasse ressentir. C’est juste tellement étrange de voir le tout opérer de manière traditionnelle. Les gens ici sont tellement sympathiques et accueillant même qu’il faut faire attention pour ne pas profiter de leurs hospitalité car ceci pourrait les mettre dans le trouble (illégal de conduire un touriste ou de les héberger). Tout une belle expérience de vie. C’est bien le fun!

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