Après quelques jours de relaxation à Livingstone, en Zambie, nous avons rejoint de nouvelles personnes qui allaient former notre groupe pour le dernier segment de notre voyage organisé jusqu’à Johannesburg. Nous n’étions pas trop dépaysés puisque de notre groupe précédent, nous étions 7 à poursuivre avec ce nouveau groupe (sur un total de 13 personnes!).
Première étape de ce voyage : passer les douanes pour quitter la Zambie et entrer au Zimbabwe. Comme nous avions tous été un peu déçus de notre visite des chutes Victoria du côté zambien (vu la peu d’eau pendant la saison sèche), notre guide nous a proposé d’aller les voir du côté du Zimbabwe, là où il y a beaucoup plus d’eau, même en saison sèche! Son idée : aller visiter les chutes pendant que nos passeport se faisaient estamper et que nous nous faisions approuver pour nos visas… Eh oui, aussi étrange que cela puisse paraître, les douaniers nous ont laissé entrer au Zimbabwe sans nos passeport avec la garantie que notre chauffeur resterait sur place pour ramasser les documents une fois traités. Nous avions une longue journée de route devant nous alors pas question de perdre une seconde!
La visite des chutes du côté du Zimbabwe en valait vraiment la peine. C’était de toute beauté avec autant d’eau. Je ne peux m’imaginer comment ça doit être impressionnant en avril, tout de suite après la saison des pluies.
Par la suite, nous avons pris la route vers Bulawayo, notre point de départ pour explorer le Parc national Matopos. Ce parc est reconnu pour ses rhinocéros blanc. Malheureusement, comme ces derniers sont victimes de braconnage, ils sont surveillés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 par des gardiens armés. Selon les lois du Zimbabwe, une personne armée trouvée dans un parc national sera automatiquement accusée de braconnage et tuée… Avec le déclin impressionnant du nombre de rhinocéros dans le pays dû au braconnage, ils ont décidé de sévir.
À première vue, cette loi me semblait avoir bien du sens, mais en parlant davantage avec notre guide, j’ai réalisé que ce n’est pas si simple que ça à appliquer dans un pays où le taux de chômage avoisine les 80%… Il arrive donc que des gens s’aventurent dans le parc national armés, mais avec pour seule intention de tuer une antilope afin de nourrir leur famille. D’après le guide, il y a entre 20-25 incidents par mois dans le parc de Matopos.
Comme l’ivoire (des éléphants) est rendu illégal dans une grande majorité de pays, les braconniers se sont tournés vers les cornes de rhinocéros. Contrairement aux défenses d’éléphants qui sont des dents, les cornes de rhinocéros ne sont pas attachées au crâne. Elles sont donc plus « faciles » à retirer. Il est même possible de les couper sans tuer l’animal, mais les braconniers les tuent quand même. De cette façon, ils s’assurent que s’ils suivent des traces de rhinocéros dans le parc, ce ne sont pas celles d’un rhinocéros qui n’a plus de cornes… L’attrait? Les cornes se vendent 100,000$US par kilogramme. Pour vous donner une idée, une corne pèse généralement entre 1-3kg.
Pour aller à la rencontre des rhinocéros, nous avons fait un safari… à pieds! Et oui, nous avons pu nous approcher à 10-15 mètres de ces géants mammifères. C’était vraiment impressionnant et quelque peu épeurant, considérant qu’ils sont en mesure de courir à 55km par heure! Ils atteignent cette vitesse en moins de 4 secondes. Il fallait donc oublier la fuite en cas d’attaque! Heureusement, rien n’est arrivé.
C’était vraiment super de pouvoir passer la journée à en apprendre plus sur ces gros géants qui sont malheureusement menacés d’extinction. La solution du Zimbabwe pour limité (ou ralentir) l’extinction des rhinocéros est de pratiquer le commerce des cornes de rhinocéros. Leur idée est ensuite de redistribuer les profits de la façon suivante : 25% pour le gouvernement (un inévitable), 25% pour les communautés environnantes au parc national (afin que les gens voient le bien que peut leur apporter un animal vivant sur lequel il est possible de « récolter » les cornes régulièrement) et 50% pour la conservation des rhinocéros (amélioration des techniques et technologies de surveillance, meilleur salaire pour les gens qui surveillent les rhinocéros, etc.). La communauté internationale n’est présentement pas en accord avec cette pratique donc le projet est sur la glace…
Initialement, je trouvais vraiment étrange de la part d’un parc national de vouloir « encourager » cette pratique en voulant faire le commerce des cornes. Saviez-vous que les cornes de rhinocéros sont faites de kératine (comme nos ongles!). Dans plusieurs cultures asiatique, les gens croient que la corne amène la fertilité et la croissance du pénis chez les hommes… et c’est donc pour ça qu’ils sont prêts à payer des sommes d’argent astronomiques pour s’en procurer. Comme il est très difficile de changer une culture, le parc national a tenté de trouver une solution plus « durable » au problème. Ce n’est vraiment pas évident comme situation!
En espérant qu’il y aura rapidement des avancées dans la protection des rhinocéros car on craint qu’il seront disparu très bientôt et qu’il ne seront que de l’histoire ancienne pour les futures générations… Il en resterait moins que 3000 en Afrique à l’heure actuelle.
Article très intéressant! On comprend bien qu’il n’y a pas de solutions faciles.
Exactement! C’est dommage, ce sont de superbes animaux… Dire qu’ils sont tués pour une corne en « ongle »!
Quel article intéressant! Je me demandais… Fait-il très chaud jour et nuit??
En passant…j’ai bien aimé la photo sur laquelle vous faisiez vos « cute ».?
Merci MF! Au Zimbabwe, il faisait 30-35 degrés au soleil et la nuit, la température descendait autour de 10-15! Idéal pour le camping! Les températures les plus froides que nous avons eu ont été enregistrées au LeSotho (où il y avait du frima sur notre tente le matin)!